[OR LE CHŒUR DIT : Les choses se reflètent. Résonances, réverbérations, réflexions partout, la chose est répercutée en tous lieux et en tous siècles tandis que sa propre disparition la consume en elle-même, tandis qu’elle s’éteint, ce sont mille milliards d’échos qui peuplent le cerveau, et, ainsi que les signaux du Nuage, les radios, les radars, les appels téléphoniques au nombre plus grand que les étoiles du ciel, cousent la vie et font qu’un homme est parfois l’image d’un désastre, qu’un bonheur parfois le reflet d’un combat. L’air agite les arbres, il nettoie les rues : on ressent les corps immatériels, comme les ombres avides de sang, se chercher les uns et les autres pour s’éprouver dans la fraîche haleine de l’existence. Le vent apporte dans son cabas le chemin du retour — et celui de l’errance. Comme une foule d’êtres courbés il s’engouffre et proteste contre les obstacles — et l’on croit qu’il hurle ou encore qu’il ulule ou qu’il s’égosille, mais ce sont les chambranles des portes, les cordes et les mâts, les tuyaux, qui s’étranglent de terreur (parce que nul ne leur avait appris qu’ils eussent des sentiments).]
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire