14 févr. 2013

Hypermarché (32)

LE PROBLÈME D’ELVIS PRESLEY, MAINTENANT

« Monsieur le Président, ce film nous a été envoyé par un contact moldave. »
Une salle de projection privée, Washington DC.
Sur l’écran : un film numérique en basse résolution, typique d’un téléphone portable. Quatre petits garçons âgés de cinq ans (environ) s’amusent sur un toboggan. Il n’y a pas de son.
Sont présents dans la salle de projection : le Président, le Conseiller culturel, le Conseiller diplomatique, le directeur-adjoint du renseignement de la CIA, le directeur-adjoint aux actions culturelles de la CIA et le Professeur biologiste, directeur de recherches à Camp Peary, la « Ferme » de l’Agence.
Le Président pince les lèvres. Son lipstick est rouge vif et brillant.
« Après un travail de renseignement mené depuis sept ans par nos agents à Chisinau — la capitale du pays —, l’Agence sait avec certitude que l’État moldave a entrepris l’opération la plus folle jamais lancée par une nation depuis l’avènement des sciences du génome humain. (Le directeur-adjoint du renseignement de la CIA se racle la gorge.) Monsieur, des scientifiques moldaves ont cloné les Beatles… »
Le président dévisage le directeur-adjoint du renseignement. Un silence de mort plombe la salle de projection. Le Professeur biologiste se lève. Le directeur-adjoint du renseignement se rassoit. L’image se fige sur pause : on voit le visage hilare de John Winston Lennon, cinq ans. Quelques pixels déforment sa joue droite.
Le Professeur biologiste prend la parole.
« C’est techniquement et médicalement possible, monsieur. Des essais concluants ont été menés dans nos laboratoires de Camp Peary. »

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