6 déc. 2012

In God We Trust (26)

Qu’est-ce qu’ils ont à la fin ? Une fois encore je me retrouvai dans des vécés. Le nez tartarisé. Je le laissai venir, le gros dur… La sœurette : elle m’avait plumé. C’était bizarre cette attirance pour les lavabos. Une fille de cette classe ne fricotte pas dans les lavabos. Elle le fait dans le bureau du directeur. Mais je ne connaissais encore rien aux usages de la haute. Chaque chose en son temps.
Il avait parlé de me mettre la tête dans le trou des gogues. Banal.
La sœurette comptait les billets. Son frérot avait un œil sur moi, l’autre sur la liasse ; de toute façon, se disait-il, le moujik est fait comme un rat (encore un sartrien). J’eus un instant la vanité de croire que l’histoire pouvait se répéter. J’imaginai que le frérot se plierait en deux s’il essayait seulement de franchir la porte. Mais il ne ressemblait pas à un fauteuil pliant de camping.
Pourquoi les lucarnes des toilettes donnent-elles toujours dans des ruelles sombres et désertes comme dans les films à la télé ? La mienne donnait sur une impasse, sombre… Le frérot avait eu le temps de me retenir par le bas du pantalon au moment où je me glissais par la lucarne. Je crois bien qu’en me débattant, mon pied a heurté sa mâchoire inférieure : ç’a fait un bruit mat suivi d’un hurlement sourd.
Après : je souillai la robe de Mara. Mara était sous moi et mon sang faisait toc toc sur le tissu noir de son vêtement.
Mara.

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