29 déc. 2012

Terra incognita (un genou à terre)

ou l’arrivée de la mort sur la langue du bœuf ; Pablo Neruda prononce la chute rituelle, il dit un homme lié par une amitié sacrée, une alliance virile, le scalde accordant le chant au ventre criard ; il dit le soleil foulant la poussière, et cette étendue où le destin prend des noms de monstres marins ; il dit un monde ancien proclamant l’avènement de Pablo Neruda.
Pendant un court instant, j’ai su que le Combat n’existe pas ; j’ai eu foi en la matière, mon cœur s’est rempli de sang et je n’ai plus craint de mourir (car pourquoi craindre de mourir quand il n’y a rien ?) ; mon cœur a expulsé le sang hors de sa cavité et je me suis dit que ce qu’on retranche ou ce qu’on ajoute n’est que dalle mesuré à la beauté de ce qui est commun.
Alors j’ai compris que combattre n’avait pas de poids, parce que j’ai compris que le chant lancé hors de la gorge perdurait entre les astres, égal aux astres, ni plus, ni moins. J’ai compris par fraternité celui qui me frappe, car nous sommes pareils. Mais je reviens, faute de souffle, si loin de toi, si loin… Quand un court instant, je n’étais ni près ni loin parce qu’il n’était pas.
Je repense encore à cette expérience, tout était beauté.

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