18 avr. 2013

Zone 4 (31)

L’image se brouille. Achille n’ose plus bouger. Mère pose la bouteille d’Heineken sur le marbre de la table de chevet. Il entend la poitrine soulever l’étoffe de la chemise de nuit. Ce qu’elle dira décidera de son état mental pour les semaines à venir et il se maudit d’être né des entrailles de cette femme.
Achille lui est attaché au-delà des liens qui unissent l’enfant à sa mère, elle exerce une tyrannie impitoyable dont il ne voudrait pour rien au monde se soustraire. Les marques d’affection que lui consent Mère sont factices, surjouées, d’une déroutante théâtralité. Achille craint ces démonstrations d’amour ; il les espère aussi, comme un assoiffé peut boire l’eau noire d’une fondrière.

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